Celui qui a remporté l’Euro en 2000, la CAN en 2004, semble changer. Du moins sur le discours. Ses déclarations d’avant les matches africains ne passent pas inaperçues à Sousse où on n’a pas accepté du tout ce que Roger Lemerre dit. Je ne joue même pas l’outsider, il va plus loin en disant que l’Etoile n’est pas concernée par la Ligue des champions et que seul le championnat l’intéresse ! Ses propos élogieux et parfois admiratifs sur l’EST, son rival dans le groupe, n’ont pas fait bonne sensation du côté étoilé.
Certains disent que Lemerre a joué la carte de l’«intox» en surestimant l’adversaire et en mettant ses joueurs dans la peau de favoris. C’est une tactique oui, mais quand on voit le comportement des joueurs étoilés à Radès, on comprend vite que c’est l’effet inverse. Lemerre et son équipe se sont comportés en équipe dominée, de seconde zone, qui n’avait pas la tête et les jambes pour jouer d’égal à égal avec son adversaire. Ce n’était pas une stratégie défensive où l’on choisit de fermer les issues et de bloquer les manœuvres adverses. Lemerre voyait bien que l’EST était capable sur deux passes ou un petit décalage ou un duel un contre un, de se trouver devant les buts. C’était suicidaire, et ce n’était pas «digne» d’un grand club de chercher à gagner du temps avec de l’anti-jeu. Même si l’Etoile n’est pas au top de ses moyens, mais quand vous avez des joueurs de cette qualité, vous devez jouer votre chance jusqu’au bout.
L’Etoile n’a pas joué en seconde mi-temps, elle a même refusé de jouer en donnant l’occasion à l’EST de dominer et de l’acculer. Lemerre et ses joueurs étaient en état de transe pour un point qu’ils ont ramené grâce à Ali Jemal et aux maladresses des attaquants de l’EST.
Dans le camp adverse, ce point est très mal ressenti. Toute la différence est là.